jeudi 19 novembre 2015

Les vices rédhibitoires : Symptômes et moyens de prévention


Il y a deux mois, je vous présentais ce que sont les vices rédhibitoires de manière juridique (voir article : Que faire si son compagnon ne correspond pas à nos attentes après l’achat ?) en collaboration avec maître Dagonet.

Aujourd’hui, j’ai fait appel à mon vétérinaire le docteur Gilles Martin exerçant à Saint Eloi dans la Nièvre afin de vous en présenter les symptômes et de savoir s’il existe un moyen préventif afin de les éviter.



Pour rappel : les vices rédhibitoires sont au nombre de 7 et rendent caduque l’achat d’un équidé puisque ceux-ci sont incurables et irréversibles.

·         Les symptômes

-          Immobilité : il s’agit d’une incoordination de l’appareil locomoteur qui est souvent dû à des troubles méningo-encéphaliques.

-          Emphysème pulmonaire : il s’agit d’une respiration saccadée qui provoque une fatigue pendant l’effort.

-          Le cornage chronique : il est facilement identifiable grâce à son bruit de corne de brume après exercice.

-          Tic avec ou sans usure des dents : le cheval mord ses appuis (par exemple : une porte de box). En le faisant, il ingère de l’air qui provoque une aérophagie et peut se transformer en coliques.

-          Boiterie intermittente chronique : il s’agit de troubles locomoteurs qui reviennent régulièrement.

-          Fluxion périodique uvéite isolée : C’est une inflammation chronique de l’œil douloureuse qui provoque la dégénérescence du globe oculaire entraînant la cécité.

-          Anémie infectieuse des équidés : Elle est reconnaissable par l’amaigrissement de l’équidé ainsi qu’une forte fièvre pouvant, selon l’intensité, entraîner la mort de l’animal.

·         Moyens préventifs

Il n’existe hélas pas de moyens préventifs pour éviter le déclenchement de ses symptômes hormis pour les cas suivant : (Source : haras nationaux)

-          Emphysème pulmonaire : Il faut rester vigilant quant au mode d’hébergement mais également à la qualité des aliments secs distribués qui peuvent déclencher cette maladie.

-          Tic à l’appui : Le tic à l’appui ayant tendance à se développer chez les poulains au sevrage, il faut améliorer les conditions de sevrage pour amoindrir ce stress (à l’origine d’ulcères). Par exemple, mettre un adulte calme à pâturer avec le groupe de jeunes juste sevrés peut être un bon moyen de limiter le stress des poulains. De même, les régimes des poulains doivent être très riches en fibres.

Quant aux chevaux adultes qui tiquent à l’appui, le propriétaire doit maximiser le temps de pâturage et la quantité de fibres dans les rations. Il incite son cheval à mastiquer plus longtemps : le cheval ainsi occupé à manger ne recherche pas d’activité de substitution et a ainsi moins de risque de développer un tic. De plus, la mastication permettre de réduire l’acidité gastrique. Malheureusement, la restauration d’un régime alimentaire à base de fibres ne résout pas toujours ce type de problème. Il serait ainsi recommandé de voir si les chevaux qui tiquent à l’appui ou à l’air ne présentent pas des ulcérations gastriques. Si une ulcération existe, des médicaments peuvent être donnés dans la ration et l’ajout à la ration d’huile de maïs peut être préconisée. 

Pris dès son émergence, ce comportement peut disparaître. Il peut cependant persister malgré les efforts faits pour le supprimer, particulièrement chez les chevaux qui le pratiquent depuis longtemps. En effet, on suppose que le cheval éprouve un certain apaisement à le faire et donc continue pour cette raison. Il faut alors l’accompagner pour éviter que ce comportement ne détériore sa santé (perte de poids, dents abîmées…). La surface sur laquelle le cheval prend appui ne doit pas lui abîmer les dents, il faut donc mettre du cuir ou du bois.

-          Anémie infectieuse des équidés : La mesure de prévention principale est le dépistage et l'isolement des chevaux infectés.

La prévention passe donc par l’application de mesures de prophylaxie sanitaire. En milieu indemne : N’introduire que des animaux sains provenant d’un effectif régulièrement contrôlé.

  Dans le cas contraire, faire procéder à un contrôle sérologique (test de Coggins) après 20  jours de quarantaine.
Lutter contre les insectes par des mesures de désinsectisation et d’hygiène.
Ne procéder à des injections qu’avec du matériel à usage unique (aiguille et seringue neuve pour chaque animal).
Demander un test sérologique à l'achat.

·         Conclusion

Pour le reste, tout est une question de bon sens !
Etre propriétaire impose de ne pas être juste cavalier : s’il est facile de monter sur le dos d’un cheval, il est moins évident de détecter quand il y a souffrance (d’autant plus, que la plupart du temps, elle est silencieuse).

Pour ma part, je passe beaucoup de temps avec mes poneys dans leur pré ne serait-ce que les regarder brouter sans forcément les câliner à tout bout de champ.

En deux ans et demi, je connais leurs herbes préférées ou bien celles qu’ils détestent, leur réaction ou non face aux insectes, leur tolérance aux tiques (par exemple ma ponette les attire plus que son fils), leur manière de se déplacer etc.….

Et bien qu’Orleans boite régulièrement à cause de son arthrose, je continue de rester vigilante et d’imprimer tout changement de sa part qui me permet de savoir les jours où elle souffre plus que les autres.


J’espère que cet article vous aura été utile, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ci-dessous

lundi 2 novembre 2015

Sur mes quatre jambes


Pour ma seconde participation à la cavalcade des blogs, j’ai décidé de répondre à la question d’Emmanuel du blog Jardin et chevaux : Quel livre recommande-je ?

La semaine dernière,  je vous ai fait l’analyse d’un film sorti il y a quelque mois : En équilibre.
Celui-ci étant lui-même inspiré du livre que je présente aujourd’hui : Sur mes quatre jambes.

Couverture du livre



·         Pourquoi ce livre ?

Depuis plusieurs années, j’ai pu observer qu’il existe un décalage entre un roman et son adaptation cinématographique.
Par exemple, pour ceux ayant vu l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux et ayant lu le livre de Nicholas Evans, vous aurez probablement constaté que la fin est différente.

Concernant « Sur mes quatre jambes », il ne s’agit pas juste d’une légère modification mais d’un réel fossé entre l’autobiographie et son adaptation cinématographique.

Cependant, ce fut un mal pour un bien puisque le manque d’information du film m’a donné envie d’acheter ce livre et d’en savoir davantage sur la vie de Bernard Sasché.

Comme il est difficile de parler d’un roman sans en révéler le contenu, voici la véritable histoire dans ses grandes lignes :

La première expérience de B. Sasché avec nos compagnons équins se fait en Bretagne à l’âge de 7ans où il fit sa première « cascade ».
Il décrit avec précision la manière utilisée pour rendre le plus placide des poneys shetlands en un vrai cheval de rodéo.

Des années plus tard, à l’âge de 17ans, il intègre une formation au haras du Pin censée durer 3ans qui lui apprendra à effectuer des soins courants (curage des boxs, détection des plaies etc.…), de tenir en selle au point de devenir « indévissable » (selon ses propres termes) mais aussi de débourrer  les jeunes chevaux.

Il y découvrira également trois grands préceptes d’hommes de cheval qui ne le quitteront jamais. Il s’agit de :

« Demander peu, recommencer souvent et récompenser beaucoup » par Beudant
« En dressage, au commencement pour aller vite, il faut savoir aller lentement » par Baucher et «  Calme, en avant, droit » par le général L’Hotte.

Cependant, sa dernière année fut écourtée après s’être embrouillé avec l’un de ses professeurs et le décès prématuré de sa mère.

Ce fut un tournant décisif dans sa vie qui lui permit de rencontrer des personnes qui le feront passer d’une équitation « classique » au dur métier de cascadeur.

Jeff, son premier « maître d’école », lui apprit les rudiments de son futur métier aussi bien à pied (escrime, etc.…) qu’à cheval.
Ensemble, ils  se produisirent lors des spectacles du château de Saint-Fargeau.

Lorsque B.Sasché le quitta, il estima avoir appris le maximum de lui.

C’est en 1987 qu’il rencontra Mario Luraschi et qu’il devint vraiment reconnu grâce à lui. Il a d’ailleurs réalisé de nombreuses cascades dans ses films comme par exemple La fille de d’Artagnan.
Malheureusement, c’est aussi sous sa direction qu’il eut son accident et qu’il perdit l’usage de ses jambes.

Ayant une volonté de fer et un moral d’acier, il s’est battu pour pouvoir un jour remonter malgré son handicap, ce qu’il n’a pas manqué de faire neuf mois après son accident, et de participer aux championnats paralympiques au nez et à la barbe du corps médical qui lui avait dit que c’était impossible.

Aujourd’hui, il donne des cours à des cavaliers ou à des chevaux (parfois même aux deux) blessés par la vie et ayant perdu confiance en eux dans son écurie à Tourly dans l’Oise.


·         En conclusion

Cet homme offre plein d’espoir aux personnes souffrant d’un handicap et démontre à quel point la citation : « Quand on veut, on peut » est réelle. C’est vraiment ce qui m’a plu dans ce livre ainsi que la leçon que j’en ai tiré.

Enfin, j’ai envie de vous conseiller d’acheter ce livre plutôt que de voir le film (qui au final, est une vraie daube).
Pour ceux ayant déjà acheté  le DvD, c’est bientôt Noël alors n’hésitez pas à l’offrir à votre pire ennemi et de vous régaler en lisant ce roman.


Consultations de pages de la semaine précédente